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Oedipe/ Antigone

(13) Oedipe | Antigone

Année : 2002

Auteur : Jean Anouilh


Mise en Scène : Christophe Cauvin

Avec

Gabriel Chang, Matthias Chang, Mathilde Devés, Baptiste Furick, Thomas Gentilleau, Lucie Mercier, Florent Meyer, Sylvain Meyer, Tiana Sublet, Noémie Trancoso.

Note

Direction d'acteurs : Gabriel Chang, Florent Meyer


Oedipe, roi boiteux suivi de Antigone


Deux oeuvres majeures d'Anouilh, liées par le sang et la prose, c'est ce que Brou Ha Ha a décidé de vous proposer cette année. Nous connaissons tous Oedipe, ce fils qui tua son père et épousa sa mère. Nous connaissons moins, en revanche, sa fille : Antigone, marquée malgré elle par l'histoire de sa famille, et seule à vouloir laver la souillure qui la tache.

Deux pièces qui se complètent et s'imbriquent à tel point qu'on attend avidement, à la fin de la lecture d'Oedipe, celle d'Antigone.


Cette année, la troupe change de ton et quitte la comédie pour la tragédie; la vraie, celle où l'on sait depuis le début qu'il n'y a pas d'espoir, celle où les personnages jouent le rôle qui leur est échu parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, celle où, comme dit Anouilh, c'est gratuit, il n'y a plus rien à tenter, enfin !


Souvenez-vous. Petit, vous vouliez épouser votre mère, prendre la place de votre père, "tuer le père" comme on dit. Vous connaissez le complexe, connaissez-vous le mythe ?


Celui d'Œdipe, fils, père et roi maudit. Oedipe en grec veut dire pied enflé parce qu'abandonné dans la montagne, pieds liés, il en a gardé la trace. Oedipe qui apprend de l'oracle qu'il tuera son père et enfantera dans le ventre de sa mère. C'est horrible, pensez-vous aujourd'hui alors qu'hier, blotti contre le ventre maternel, lové au creux de ses seins vous lui étreigniez le cou avec toute la fougue de l'enfance, l'inondant de mots doux et de cœurs roses. Vous doutiez-vous, petit, de vos envies incestueuses et parricides ? Troublant complexe, non ?


Imaginez alors être sa fille, conçue dans l'ignorance de l'inceste. Petite Antigone, fluette fillette qui sent plus qu'elle ne sait le poids écrasant de ses ancêtres. Elle a la tâche ingrate de rendre leur honneur à ses deux frères belliqueux et puérils qui se sont entretués et dont les cadavres pourrissent au soleil ou dans la fausse icône du héros local. Elle ne comprend pas bien pourquoi mais elle doit le faire. C'est comme ça.


Ce qu'il y a de bien dans la tragédie, c'est qu'il n'y a pas de d'espoirs inutiles, pas de dernier cri, pas de stupeur feinte. Le décor est posé, les acteurs prêts, leur rôle écrit : ils doivent le jouer.
















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